Dans sa lettre adressée aux personnes hautement sensibles, Elaine ARON expose :
Que l’hypersensibilité est un trait de personnalité normal. On le retrouve chez 20 à 30 % de la population. Trop fréquent pour être considéré comme un trouble, mais pas assez pour être bien compris par la majorité de son entourage.
Que l’hypersensibilité est un trait de personnalité inné. En fait, les biologistes l’ont découvert chez plus de 100 espèces (et il en existe probablement beaucoup plus), des drosophiles aux oiseaux, en passant par les poissons, les chiens, les chats, les chevaux et les primates. Ce trait reflète une certaine stratégie de survie : « observer avant d’agir ». Le cerveau des personnes hypersensibles fonctionne en réalité un peu différemment de celui des autres.
L’hypersensible est plus conscient que d’autres des subtilités. Cela s’explique principalement par le fait que son cerveau traite l’information et y réfléchit plus profondément. C’est ce que l’on appelle une « susceptibilité différentielle ». Parce que l’hypersensible observe et réfléchit davantage à son environnement, il en est plus affecté que les autres, et « différemment » et « sensible » aux bonnes et mauvaises influences plutôt que simplement « vulnérable » aux mauvaises.
L’hypersensible est également plus facilement dépassé. En observant tout, il sera naturellement surstimulé lorsque les choses sont trop intenses, complexes, chaotiques ou inédites pendant une longue période.
Ce trait n’est pas nouveau, mais il a été mal compris. Parce que les personnes hypersensibles préfèrent observer avant d’aborder de nouvelles situations, on les qualifie souvent de « timides ». Or, la timidité est acquise et non innée.
La sensibilité est valorisée différemment selon les cultures. Dans les cultures où elle n’est pas valorisée, les personnes hypersensibles ont tendance à avoir une faible estime d’elles-mêmes. On leur dit « Ne soyez pas si sensibles » pour qu’elles se sentent anormales.
Dans la plupart des cultures occidentales, les hommes sensibles ont ce problème. On trouve autant d’hommes hypersensibles que de femmes, mais cette sensibilité est plus tolérée chez les femmes et les hommes ont donc tendance à la cacher.
Les quatre formes d’hypersensibilité
Cognitive : Tendance à davantage analyser ce qui arrive, à comparer différentes expériences, passées notamment, et à tisser des liens originaux entre elles. Cette disposition d’esprit peut néanmoins passer pour de la lenteur dans des situations inédites.
Sensorielle : Perception plus intense des bruits, des lumières ou d’autres détails dans l’environnement, pouvant susciter un sentiment d’être dépassé, voire submergé, ainsi qu’une fatigue accrue au fil des interactions sociales.
Émotionnelles : Une joie plus grande, un enthousiasme débordant mais aussi une tristesse et une colère plus intenses. Les hypersensibles se sentent souvent débordés par leurs émotions mais seraient également plus empathiques que la moyenne.
Perceptive : Attention accrue aux nuance, comme un changement de ton de voix, d’expression sur le visage ou encore d’ambiance dans un groupe. Cette finesse d’analyse peut toutefois encourager une surinterprétation d’éléments marginaux ou hasardeux.
Source : Elaine Aron « The highly sensitive personn » https://hsperson.com/
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