MODE D’EMPLOI POUR PRÉSENTER DES EXCUSES ACCEPTABLES
Tout d’abord, il doit y avoir une reconnaissance sincère de l’offense. [1] Minimiser les torts subis (« ce n’est pas si grave, il y a d’autres sujets plus problématiques dans le monde », « arrête d’être sensible à ce point »), se cacher derrière de bonnes intentions (« Je n’avais aucune intention de te faire du mal, tu peux me croire ») ou se justifier (« J’étais déjà sur les nerfs avec toute la pression que je subis au travail ») sont des attitudes qui démontrent une incapacité à assumer ses erreurs. Comme le dit si bien le dicton, l’enfer est pavé de bonnes intentions. De plus, il est primordial de clairement distinguer l’offenseur et l’offensé. Trop souvent, lorsqu’on présente des excuses, on tente de faire porter une part de la responsabilité à la victime (« bon, c’est un peu de ta faute aussi », « Si tu n’avais pas dit ça, cela ne serait pas arrivé… »). L’offenseur se doit de prendre l’entière responsabilité du tort causé. Ce faisant, il valide et assume le dégât causé à la relation de son fait.
Deuxièmement, le message d’excuse doit intégrer une dimension émotionnelle. [2] Une position d’humilité de l’offenseur est essentielle pour que les excuses soient jugées sincères. De la sorte, il reconnaît la souffrance occasionnée et peut témoigner une empathie authentique.
Troisièmement, l’offenseur doit s’impliquer pour réparer le tort causé. [3] Cette réparation peut être réelle, par exemple sous la forme d’un dédommagement financier, mais aussi symbolique, comme une reconnaissance publique de ce qu’il a fait. « Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour réparer le tort que tu as subi ? » est une question qui a sa place dans ce processus, tant il est vrai que ce n’est pas toujours évident de savoir ce que l’on pourrait faire. Ainsi, les excuses ne restent pas cantonnées au niveau de la parole, mais sont transformées en actes concrets.
Quatrièmement, l’offenseur doit s’engager [4] Autrement dit, l’offenseur doit formuler une promesse, si possible, que l’offense ne se reproduira pas ou pour le moins un engagement à être davantage prudent afin de réduire les risques d’une répétition. Reconnaître ses torts est important, mais si rien n’est fait pour que le comportement à l’origine du dégât soit durablement modifié, nos excuses perdent en efficacité. La souffrance endurée par la victime aura alors été vaine et il est probable qu’elle réapparaisse dans le futur.
Voilà pour les bonnes excuses, au sens de leur efficacité à susciter réconciliation et pardon. Maintenant, entrainez-vous à construire des excuses pour Max et Luc.
La bourde de Max « Je m’étais installé un utilitaire qui changeait ma signature de mail à chaque nouveau message, en utilisant des citations de « Brèves de Comptoir de J.M. GOURIO ». Je n’y faisais plus attention mais cela amusait tout le monde, et puis un jour j’ai envoyé au n°3 de la boîte (1500 personnes) : « Bon au boulot t’es chef mais ici t’es un connard comme tout le monde alors ferme ta gueule ! »
La bourde de Luc « En pleine conférence, j’ai appelé ma patronne Calorie. En fait, elle s’appelle Coralie et elle est obèse. »