Le saviez-vous du 01/04/2022


Pourquoi secoue-t-on la tête pour dire « non » ?

Vous avez probablement déjà entendu dire, ou constaté par vous-même si vous êtes un grand voyageur, que, dans certains pays comme la Bulgarie, on hoche la tête pour exprimer son désaccord alors qu’on la secoue de gauche à droite en signe d’approbation. Exactement l’inverse de ce qui se passe chez nous. En fait, cela surprend d’autant plus que, dans presque toutes les régions du monde, on secoue bien la tête en signe de dénégation. Alors pourquoi ce fait quasi universel ?

L’HYPOTHÈSE DE DARWIN Charles Darwin se posait déjà cette question. Et son hypothèse pour y répondre reste à ce jour, probablement, la meilleure. On la trouve exposée dans son livre L’Expression des émotions chez l’homme et les animaux, paru en 1872.

Il écrit : «Chez l’enfant, le premier acte de dénégation consiste à refuser la nourriture qu’on lui présente, ce qu’il fait en écartant latéralement son visage du sein ou de la cuillère dans laquelle on lui offre un aliment quelconque ; s’il accepte, au contraire, et reçoit les aliments dans sa bouche, il tend la tête en avant. J’ai fait bien souvent cette observation chez mes propres enfants. »

Darwin attribuait ainsi le hochement et le secouement de la tête à des comportements de la petite enfance : l’acceptation et le refus de nourriture. Cela paraît plausible.

En effet, au début de la vie, les bébés contrôlent difficilement leur motricité et leurs muscles sont encore faibles, notamment ceux du cou (parce que leur tête est lourde en comparaison de leur taille), de sorte que l’on doit souvent leur soutenir la tête, entre autres lors de l’allaitement. Et comme, en plus, les tout¬ petits sont incapables de bloquer leur réflexe de succion, s’ils veulent arrêter de s’alimenter, ils doivent donc nécessairement détourner la tête – sur la gauche ou sur la droite (c’est le mouvement fait par un nourrisson lorsqu’il refuse le sein quand il n’a plus faim).

EXTRAIT Cerveau Psycho
FABIAN BROSS Docteur et enseignant en linguistique aux universités de Hambourg et de Stuttgart, en Allemagne.