Lors de son discours de prix Nobel, à Stockholm, Patrick Modiano s’est adressé à une assemblée majoritairement composée de Suédois en faisant référence et en lui parlant de personnalités… suédoises ! Ce faisant, il a appliqué une loi bien connue des journalistes : la loi de proximité.
La loi, ou plus exactement l’une des lois de proximité puisque, selon Yves Agnès, la proximité se définit selon 4 axes :
L’axe et donc la proximité géographique : la même information prend une valeur différente selon la distance qui nous sépare de l’évènement. « Cent morts à Paris » nous touche plus que « mille morts à Tokyo ! », et une bombe qui explose à Paris nous concerne davantage qu’une bombe à Honolulu.
– L’axe et donc la proximité chronologique : l’information nous intéresse d’autant plus qu’elle concerne le présent, ensuite le futur proche, puis le futur éloigné.
– L’axe et donc la proximité psychoaffective : la (ou les) personne(s) à laquelle (auxquelles) on s’adresse doit (doivent) se sentir concerné(es) par l’information, sur le plan affectif et sur le plan psychologique (sentiments, désirs, passions…)
– L’axe sociétal et donc la proximité socioculturelle : le récepteur est d’autant plus et d’autant mieux impliqué que l’information entre dans sa sphère culturelle (et professionnelle).
On pourrait rajouter un axe et donc une proximité pratique : un message est d’autant mieux reçu qu’il contient une réponse pratique à un besoin ou à un problème du récepteur.
Ces différents axes s’articulent autour d’un socle majeur qui est, pour un journaliste, le profil du lecteur ou de l’auditeur, dont on évalue le potentiel d’intérêt pour l’information en fonction de ce qui lui est proche.