Pourquoi je bafouille

Le saviez-vous du 01/09/2022


Zut ! J’ai bafouillé…

Un mot un peu compliqué, comme « acide acétylsalicylique », et votre langue fourche et s’empêtre, vous vous y reprenez à plusieurs fois – mais, rien à faire, vous êtes coincé. C’est votre cerveau qui a dit « stop ». Il a activé son détecteur d’erreurs de prononciation. Vous repartez, mais il s’active encore.

Ce détecteur porte le nom précis de « zone de détection d’erreurs phonologiques ». Il est localisé au sommet du crâne, dans une circonvolution cérébrale identifiée par une équipe de chercheurs de la faculté de médecine de New York et dénommée « gyrus précentral dorsal ». Son rôle, en dehors des très rares accidents de ce type, est de vérifier en permanence si ce que vous dites correspond à ce que vous vouliez dire. À chaque commande motrice de votre bouche, il fait une prédiction sur le son que cela va produire. Puis il reçoit des oreilles les signaux nerveux correspondant au son qui est réellement produit. Si les deux correspondent, tout va bien, vous pouvez continuer à parler. Si une différence est détectée, il arrête tout. Pas question de trahir votre intention ! Et si la prononciation pèche une seconde fois, il bloque derechef. Et vous plonge en plein bafouillage.

Quand cette zone est défaillante, on peut devenir aphasique : on dit n’importe quoi sans s’en rendre compte. Ou on bégaye : le système se grippe sans raison, alors que tout va bien. Les bafouillages sont finalement un signe de bonne santé ! Mis en ligne sur Cairn.info le 08/04/2022  Sébastien Bohler

DÉFI : À LIRE À VOIX HAUTE… SANS BAFOUILLER 😇